Panhard Dynamic : évolution
Partie II :
A sa sortie, la Panhard Dynamic marque un changement de style chez Panhard (voir article précédent).
1) Identification :
Les Dynamic comportent deux numéros d'identification :
- Un numéro de série, repris sur différents éléments mécaniques ou esthétiques : sur la coque, sur le moteur qui possède le même numéro, sur la face cachée des flammes en zamak décoratives de capot, sur l'intérieur des enjoliveurs, inscrit à la main (pour repérer la finition de peinture), sur l'intérieur de la plaque d'immatriculation (pour repérer le numéro final), etc.
- Un numéro de finition. Finies à la main et attribuées à un ouvrier, comme chez Rolls-Royce, elles possèdent toutes ce numéro que l'on retrouve à de nombreux endroits : une plaquette ronde sur l'auvent (ou pas), un numéro sur la sellerie ou derrière les "boiseries" des contre-portes, un embouti derrière la grille des phares.
- Une date de fonderie et un numéro d'ordre sur le bloc moteur + une référence.
La série débute avec les numéros :
200.000 pour la X76
221.000 pour la X77
222.000 pour la X77 et X81
231.000 pour les X80 et X82.
2) Evolution :
En 4 ans, elle va subir différentes évolutions. Les Dynamic peuvent être distinguées selon :
A) la hauteur de la glace panoramique et du parebrise dont il existe trois tailles différentes...
Glace basse : mon recensement montre que sont concernés à peu près les 200 premières X76 puis les 100 premières X77 et X80 probablement produites avant le salon d'octobre 1936 (ne veut pas dire "livrées" : comme expliqué précédemment, Panhard ferrait des coques d'avance). Une certitude : toutes les voitures du salon 1936 ont des glaces moyennes (une survivante livrée en décembre l'a). Hauteur du parebrise : 23 cm.
Glace moyenne : la majorité des voitures dès fin 1936. Hauteur : 26 cm.
Glace haute : uniquement les versions Parisiennes. Hauteur : 29-30 cm
Je n'ai pas encore étudié si, pour les glaces basses et moyennes, le pavillon est surélevé ou si les emboutis mordent plus haut un pavillon inchangé. De façon certaine, les versions Parisiennes possèdent un pavillon rehaussé ce qui suppose d'autres emboutis.
A noter que la modification des glaces en taille moyenne entraine la suppression du logo ailé au milieu du tableau de bord.
B) Dès le salon d'octobre 1937, elle perd son pare choc Art Déco "corne de buffle" peu protecteur pour une lame haute (qui sera adopté sur la Citroën 15/6 dès mi 1950) avec butoirs à l'avant seul. En même temps, la calandre est renforcée par une barre centrale qui reprend le motif en escalier du capot. Moins aérienne, elle est surtout plus solide. Un écusson émaillé remplace le logo "S-PL-S". Vue de face, il est encore à droite sur la série et les véhicules exposés. Lors de la présentation à la presse, il est déjà positionné à gauche. La configuration "ancienne calandre " et "nouveau parechoc" ne se retrouve pas sur les photos d'époque. On peut imaginer qu'elle est impossible dans la série d'usine. La vie des voitures fait que d'anciens modèles ont pu être équipés d'accessoires plus récents.
Trois voitures différentes dans un festival de verts
C) Dès ce même salon, elle perd ses flammes de capot : emboutissage, moulage en zamak des motifs et assemblage étant supprimés par économie. Le maniement du capot, sa flexibilité fait exploser le zamak rendu friable par le temps.
Dynamic 140 type X77 Salon d'octobre 1937
D) Dès le salon d'octobre 1938, sa direction passe à gauche. Différents organes changent de place : l'exhausteur passe du côté droit du tablier. Les deux maîtres cylindres sont déplacés et accompagnent la direction. La commande de boîte est au sol et non plus au tableau de bord lequel est désormais rectangulaire. Il n'y a plus que deux essuie-glaces. Le logo de calandre passe à gauche (vue de face). Les feux encastrés arrières sont remplacés par des feux Stop sur pattes et une plaque verticale apparait sur l'aile arrière gauche. Depuis quelques mois, le faux-bois a été abandonné, même avec les anciens cadrans, au profit d'une double teinte cuivre-bronze. Volant, commande de parebrise et de phares (type comodo à palette de Traction) sont simplifiées, voir ci-après.
ll est étonnant pour les plaques encastrées de voir des Dynamic avec l'immatriculation à gauche. Toutes les photos officielles montrent des plaques à droite et le bloc de clignotants à gauche. Pour les plaques non encastrées, elles sont bien sûr toujours à gauche.
E) Courant 1939 (après la déclaration de guerre) ?
Les Dynamic sortent sans veilleuses d'ailes (et sans leur emboutis), toujours sans embouti de plaque d'immatriculation arrière, les feux étant centrés de part et d'autre du cache-roue de secours.
F) Sellerie :
Différents tissus ont été utilisés pour deux configurations (à ma connaissance) :
Pour les berlines : 2 banquettes à deux fois deux bandes séparant trois places.
Un vide-poche par portière (AV et AR) sans motif vertical
Pour les coachs : siège avant central / ou décalé type Tubauto / ou deux sièges séparés.
Deux vides-poches par portière avec motif vertical en cascade
Direction centrale : tissu lisse
Direction à gauche : tissu capitonné
Type de tissu : beige à chevron, rayé en oblique, cotelé motif éclair, chocolat au lait sans motif, motif quadrillé (sellerie Tubauto), vert à lignes et chevrons horizontaux, etc. la liste semblant assez fournie.
A ma connaissance pas de velours dans ces autos (or plusieurs voitures restaurées en velours)
Trois types de plafonnier : le premier Art Déco (monté dans les Panoramiques), le second normalisé hexagonal rectangulaire, le dernier hexagonal carré.
G) Différents détails :
J'ai regroupé ici l'évolution des tableaux de bord :
- tableau faux-bois volant central, manettes en alu gris
- tableau faux bois, volant central, manettes en plastique orange
- tableau bronze-cuivre, volant central, manettes plastique orange
- tableau bronze-cuivre, volant central, manettes grises à arête bombée
- tableau bronze-cuivre, volant à gauche, manettes grises à arête bombée
La jonction entre le marche-pied et l'aile arrière est toujours peint en son centre (sauf Parisienne dépourvue), de même que la calandre 2ème type (sauf motif en escalier qui reste chromé) et les "grattoirs" de marchepieds. Souvent les restaurations oublient ces détails.
La décapotable (aucune survivante connue) comportait des attaches avant de capote fixées sur le pavillon, identiques en forme aux fermetures de la malle arrière.
Les phares sont de deux types : Ducellier ABTP 300 ou Cibié ABTP 285 (le plus courant) en 240mm.
© 2020 Jérome Collignon
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