Le blog de Jérome COLLIGNON

Cet article sera complété au fur et à mesure mais malheureusement peu de données subsistent. Je suis preneur de toutes infos à ce sujet.

C'est vers la fin de 1903 que trop à l'étroit dans son usine de Paris, 19 avenue d'Ivry, ne pouvant s'étendre, la firme Panhard & Levassor - doyenne des Marques Françaises - décide de s'implanter à Reims en raison de la proximité de Paris (par train ou voies navigables), de l'approvisionnement en charbon et d'une main d'oeuvre qualifiée.

[ En 1905, la société Panhard achète le terrain et les bâtiments de l'ancienne filature rémoise pour y installer une annexe sise au 83, rue Ernest Renan. D'abord destinée à l'usinage de pièces pour les divers modèles de la marque, décolletage, visserie, boulonnerie, elle voit son activité s'étendre à la fonderie, l'usinage de cylindres et de vilebrequins. S'adjoint un atelier de réparations pour les clients de la marque.

Abandonnée pendant la guerre 14-18, elle est détruite par l'occupant lorsque sa défaite est assurée.

Reconstruite, elle recommence à produire en 1920 et est totalement opérationnelle en 1923.

Dans les années 1930, elle travaille pour les automitrailleuses de l'armée de terre type AMX 1935 encore en service en 1955.

Dans les années 1950, l'usine emploie plus de 1000 personnes. Jusqu'en 1959, elle fabrique de nombreuses pièces pour la Dyna. La semaine de travail se fait alors en 47h30 sur 5 jours plus le samedi pour le personnel des ateliers. Le bruit des centaines de machines est conséquent : il fallait hurler pour se faire entendre.

En 1965, l'usine est reprise par Citroën avec le même effectif fournissant également des pièces pour Peugeot, Talbot, Lotus, Fiat ]. Elle fournit notamment des pièces pour les boîtes de vitesses des SM.

Je suis convié dans l'usine Panhard-Citroën le 21 mai 1989 pour assister au lancement de la XM. Il y a là deux voitures : bleue et bordeaux, peut-être aussi une verte. Je suis étonné par le vide laissé derrière la calandre de celle qui a le plus petit moteur. On me dit : c'est normal, la face avant est prévue pour recevoir un V6. Je m'installe à bord d'un modèle bordeaux. Les clefs sont au contact. Je lance : on la démarre ? Début de flottement du côté de l'organisateur. Je démarre la XM et c'est alors l'attroupement dans la bonne humeur.

En juin 1992, j'apprends que l'usine ferme définitivement ses portes. C'était le moment d'interroger des anciens. Hélas je ne suis pas encore passionné par Panhard et je n'ai pas encore développé le réflexe de "l'intérêt historique". Les bâtiments de devant sont détruits, remplacés par une enseigne Métro. Les bâtiments côté canal sont détruits et remplacés par un magasin discount.

Subsistent les bâtiments initiaux avec leurs toits en pans coupés dont l'espace sera plus tard divisé en différents box actuellement en location. Cette même disposition existait de l'autre côté de la rue qui coupait l'espace industriel en deux. Ci-dessous le plan en configuration Nord-Sud. La flèche verte en haut figure l'entrée de la rue de l'usine. La lettre C figure les bâtiments originels ci-dessous.

Vue intérieure

Il me semble vain d'espérer que des ouvriers ou cadres partis en retraite en 1965 qui auraient pu connaître l'époque Panhard soient encore vivants...

Sources :

La partie de l'article entre [  ] provient du Journal L'Union version web datant du 31/12/2022.

Le Monde du 25 septembre 1920.

Mes photos illustrent cet article.

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En marge du Salon Champenois du Véhicule de Collection de Reims de mars 2024 où elle était exposée, le 08 mars, une 6DS X71 de juillet 1936 qui effectue dans le chuintement de son moteur sans soupapes de 4,1 litres de cylindrée plus de 1500 km par an, fut amenée sur les lieux même où certaines de ses pièces naquirent, 88 ans après. Moment émouvant de retrouvailles, photos et films souvenirs de rigueur !

https://www.youtube.com/shorts/rb177XonZFM

https://www.youtube.com/shorts/J0fJHgYkW94