Saint Jean d'Angely : le musée Louis Audouin-Dubreuil
Les vacances sont l'occasion de voyages qui permettent de compenser la relative déception d'autres voyages. Mes pérégrinations m'ont amené à un musée trop peu connu, que tout citroëniste devrait visiter. A Saint-Jean-d'Angely (en Charente Maritime entre Cognac et La Rochelle) figure le musée des Cordeliers dédié en partie à la donation Louis Audouin-Dubreuil, chef en second des Expéditions Citroën, natif de la commune, ainsi qu'à Maurice Penaud. Tous deux ont légué leurs trouvailles d'Afrique et de Chine (Première Traversée du Sahara, Croisière Noire, Croisière Jaune).
Nous avions rencontré sa fille Ariane Audouin-Dubreuil en 1991 lors d'une exposition sur la Croisière Jaune à Boulogne-Billancourt puis de nouveau lors d'une conférence donnée par elle à Paris (en même temps qu'une magnifique soirée dans un restaurant gastronomique et la visite de la Tour Eiffel de nuit). Une partie de sa collection (objets Citroën) a été vendue le 18 octobre 2010. Le reste des archives personnelles ont servies à l'écriture d'une très belle série d'ouvrages chez l'éditeur Glénat. Ariane m'avait raconté que la maison de son père en Tunisie était à l'image de ce passionné du désert : spartiate et dépouillée de toutes décorations. Pour l'anecdote, Audouin-Dubreuil est l'auteur de "Sur la route de la soie" paru aux éditions Plon 1935 que tout citroëniste possède dans sa bibliothèque (bien sûr !).
Pour en revenir au musée, il est intéressant de souligner que, géré par la municipalité, son entrée est gratuite.
Louis Audouin-Dubreuil a légué son autochenille Citroën "Croissant d'Argent" telle qu'elle est revenue d'Afrique. Posée sur un socle tournant, c'est aujourd'hui la seule autochenille visible dans son état originel avec tous ses accessoires.
C'est en discutant du personnage public qu'était André Citroën, qu'un mot entrainant un autre, j'ai appris qu'il était possible de visiter les réserves chaque mercredi matin pour la modique somme de 4 euros.
A In Salah, retrouvailles des explorateurs avec André Citroën et Adolphe Kégresse
Rendez-vous fut pris le 24 août 2016 pour une découverte privée des merveilles habituellement inaccessibles animée par la médiatrice du musée Sophie Guyart. Quelle émotion de toucher ces objets âgés pour la plupart de 85 ans et de s'immerger dans l'ambiance des Croisières à but multiple : artistique, diplomatique, archéologique, anthropologique ou botanique.
A droite le passeport chinois de Louis Audouin Dubreuil restauré
Nous avons pu échanger sur les différentes méthodes de conservation des objets en fonction de leur nature (congélation, fumigation, hygrométrie, mesures de protection, de restauration, budgets, inaliénations, etc.). Mme Guyart nous a indiqué que ces expéditions ayant souvent privilégié la quantité sans distinction, il est aujourd'hui difficile de déterminer avec précision le pays ou la tribu de provenance de tel masque, statuette, fétiche ou arme.
Nous avons évoqué la possibilité d'une conférence en 2018 autour d'un thème Citroën mais j'attends de concrétiser avant de vous en avertir.
L'autochenille vieillissant au fil des ans, il a été décidé de ne pas la restaurer (comme le Scarabée d'Or de la Collection Citroën remis à neuf) mais de "bloquer" le vieillissement. Par exemple les roues avant fortement corrodées n'ont pas été remplacées. Elles ont été moulées et reproduites en plâtre. Nous avons photographié celles d'origine pieusement conservées. Ces roues à voile plein produites par la société Michelin marquent une étape dans la construction automobile. Légères et solides, elles remplacent les jantes à rayons en bois et seront fabriquées jusqu'en Amérique sous licence... Budd. Rappelons qu'Edward Budd, surnommé le roi de l'acier fournira son outillage d'emboutissage à Citroën dès 1922.
Pièces historiques inaliénables pieusement conservées alors qu'elles figurent négligemment chez certains collectionneurs
Je propose la chose suivante : si quelques collectionneurs veulent bien participer à l'opération, nous pourrions acquérir à prix modique et envoyer au musée deux jantes Budd-Michelin en bon état, garnies de pneus, afin que cette autochenille, témoin rescapé de la glorieuse histoire de Citroën puisse enfin reposer sur ses pattes. Ecrivez-moi sur mon adresse mail (rubrique Présentation --> Le rédacteur).
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