La Manifestation idéale
Afin de promouvoir l’Esprit Citroën, vous trouverez ci-après quelques détails pour une opération de type ICCCR réussie (pour rappel, un International Citroën Cars Clubs Rally est une rencontre internationale de propriétaires de Citroën).
Rédigé en août 2008 et complété fin décembre 2012, cet article est le fruit de plus de vingt ans d’expérience et d’expérimentations en organisation : Salon de Reims, Tractionades, créations d’associations, tenues de stands, etc. Chacun y puisera les idées qui lui permettront d’organiser sa manifestation idéale.
Le public :
Première remarque d’importance : les voitures anciennes (Citroën ou autres) n’attirent guère le grand public, à moins d’engager une publicité importante autour de la manifestation. Une billetterie spéciale permettrait quelques statistiques intéressantes sur l’origine des visiteurs. L’on se rendrait compte, très certainement, que le retour sur investissement (campagne d’affichage, annonces radio…) est faible et qu’il faut déployer beaucoup d’argent et de bénévolat pour peu de résultats. Nous entendons d’ici tous les passionnés s’écrier que nos réflexions sont contestables, que leur passion intéresse tout le monde, mais hélas c’est faux. La fréquentation des salons de voitures neuves (Mondial, Genève, etc.) est en hausse mais celle des musées d’automobiles reste stable et faible. De plus la fréquentation des bourses d’échanges ou salons diminue fortement (de 25% à 50%) lors de conditions particulières : une belle météo et l’on préfère une balade en forêt, une météo maussade et l’on reste chez soi avec un bon film ou une visite familiale programmée depuis longtemps, etc. Nous ne disons pas que les salons et les bourses n’attirent aucun visiteur. Nous disons que ces visiteurs sont connus : majoritairement les passionnés et non le grand public. Notez enfin que la fréquentation des salons est aussi surestimée dans la presse que le sont les grèves. 20.000 visiteurs annoncés signifient entre 15.000 et 17.000 réels ce qui n’est pas si mal. Je conseille de considérer que les manifestations Citroën sont d’abord conçues pour nous les passionnés. Le grand public constituera alors un "plus" en recettes dont on ne tiendra pas compte à l’avance. Ce point est très important pour déterminer le seuil de rentabilité.
Le seuil de rentabilité :
C’est le nombre minimal de visiteurs que la manifestation doit accueillir impérativement pour rembourser l’intégralité de ses frais. Il est en effet facile de rêver, de vouloir être généreux, d’imaginer de multiples animations si au final on est incapable de les financer. Les exemples hélas ne manquent pas de manifestations finissant par des pertes supérieures à plusieurs dizaines de milliers d’euros : ICCCR, Tractionades, 75 ans de Rosalie, Anniversaire GS-SM, etc. En espérant que cette fatalité s'enraye...
Les organisateurs commencent toujours par se demander : qu’allons-nous offrir pour attirer le maximum de visiteurs ? Hélas offrir plus, c’est augmenter le coût de l’événement, c’est-à-dire :
- espérer plus de monde sans savoir exactement combien
- donc prévoir plus de publicité plus coûteuse (enclenchement d’un cercle vicieux de coûts)
- ou augmenter le prix du billet en fonction du niveau de prestation avec un risque de désaffection du public.
Je suggère la réflexion inverse et de se poser la première question, celle de l’audience : « Combien de visiteurs pouvons-nous espérer ? ».
Sans cela, la manifestation ne peut exister sans risque. Dans toutes démarches, ce seuil devra demeurer l’objectif principal, apprécié avec mesure. D’un club de 100 personnes, on ne comptera que la venue de 25 ou 35 personnes spontanées au mieux et de 50 à 60 personnes sur réservations. S'il en vient finalement 80 : tant mieux !
Le prix du billet :
Parlons-en dès à présent. Il peut être déterminé en fonction de ce qu’est prêt à investir le visiteur. On pourra lui demander par voie de sondage. En général, le billet s’élèvera entre 5 et 10 euros (12 ou 15 euros devenant l’exception, tarif relevé dans la plupart des salons). Parfois un tarif préférentiel club fera baisser le prix. Mais si vous commencez par pratiquer un rabais, vous récolterez des recettes au rabais…
Proposer un forfait par voiture quels qu’en soient les occupants est à mon avis une erreur de débutant : on se prive de revenus potentiels et on encourage une inégalité entre celui qui vient en coupé 2 places et celui qui vient en familiale 9 places... sauf à imaginer un tarif suffisamment élevé qui tient compte d’un nombre moyen de places par véhicule. Nous avons noté que, dans ce cas, le tarif s’établit vers les 50 - 60 euros par voiture, ce qui ajouté au coût du transport, de l’essence, du logement sur place peut freiner le visiteur.
Un principe : en cas d’incertitude sur l’affluence (1ère édition), augmenter toujours le tarif du billet pour diminuer le plus possible le seuil de rentabilité : par exemple 6 euros au lieu de 5. Le petit bénéfice couvrira des frais imprévus. Au contraire, pour une manifestation rodée, diminuer le prix du billet serait généreux. Je connais un ou deux salons qui pourraient le faire, leur seuil de rentabilité étant de l’ordre de 1000 ou 2000 visiteurs soit le dixième de l’affluence réelle (hé oui)… mais curieusement cela n’est pas fait. Notez que 2000 visiteurs payants à 7 euros font 14000 euros, soit environ (selon la ville) 1 ou 1,5 fois la valeur de location d’un hall de parc d’exposition pour un week-end.
Les moyens :
La plupart des salons sont régis par des associations loi 1901. Une structure juridique de type associatif nous semble la meilleure solution pour encadrer notre passion : organisation, transparence, crédibilité. Attention : si le chiffre d’affaires dépasse une certaine somme hors taxes, l’administration fiscale est en droit de taxer cette activité d’impôts sur les sociétés et d’imposer le régime de TVA. Renseignez-vous. Profitez-en pour étudier l’étendue des responsabilités d’un dirigeant d’association afin d’éviter quelques surprises…
Pour faire tourner la machine, il faut de la trésorerie ou un fond de roulement. Vous rédigerez vos premiers chèques en espérant être remboursés. Souvent les premiers frais sont compensés virtuellement par les premiers réglements, notamment ceux des professionnels négociants et ceci vous rassurera. On aura tout intérêt à organiser en amont l’inscription anticipée des visiteurs (voir chapitre autorisation d’accès). Notez qu’une bourse d’échanges répond à un cahier des charges précis (registre spécial à faire signer en gendarmerie, assurances, etc.)
A propos des ressources extérieures, compte tenu de notre réflexion sur l’absence de grand public, il ne faudra pas compter, et les exemples abondent en ce sens, sur l’aide des pouvoirs publics. Leur intérêt pour notre passion s’est affaibli. Prévoir dans le bilan prévisionnel une subvention relèvera donc du fantasme pur. En recevoir une sera considéré comme une bonne nouvelle, qui au final, si vos comptes sont bons, viendra paradoxalement augmenter votre résultat. Le sponsoring privé est envisageable si votre relationnel est fort dans le domaine de l’automobile ou de l’industrie. Alors peut-être un fabricant d’accessoires ou un équipementier désireux d’écouler sa production acceptera de vous épauler. Mais en ces temps de crise, c’est de plus en plus rare. Solliciter Automobiles Citroën à tout bout de champ ne me parait pas démontrer d’une bonne maîtrise de ses comptes. La grande firme doit être sollicitée en dernier lorsque le bouclage financier est presque achevé. Mais ceci reste un avis personnel. Garder l’idée qu’il ne faut compter que sur soi et son équipe garantit une extrême prudence dans les choix stratégiques.
Au-delà des disponibilités financières, toujours plus faciles lorsqu’on en est à la 10ème édition réussie, restent trois données essentielles qui sont :
- le matériel (en plus de son coût il faudra le trouver, l’acheminer, le monter)
- le temps
- le nombre de bénévoles et ce qui va de pair leur motivation ou leur encadrement
Il conviendra de progresser dans l’avancement de l’organisation en minimisant toujours ces trois données. Elles sont intimement liées. Dans certains cas, moins de matériel exige plus de bénévoles, moins de bénévoles exige plus de temps ou plus de matériel. Dans tous les cas, on aura besoin d’organisation, soit pour installer le matériel, soit pour pallier son absence = le "tout faire soi-même". On aura intérêt à se simplifier la vie et à se reposer sur les structures existantes notamment en termes de logements. Il faudra songer à elles et à les recenser avant d’entreprendre quoi que ce soit. De même pour du matériel, on essaiera de privilégier la solution packagée : location, installation, montage compris (moquette, électricité, traiteur, camion sono, etc.)
Du nombre de bénévoles dépendra l’importance de l’événement. On ne crée pas une grande manifestation avec 10 bénévoles sur le terrain.
La publicité :
En absence du grand public et de l’importante diffusion que supposerait son accueil, la publicité pourra s’appuyer sur les manifestations de voitures anciennes déjà existantes. Ce système marche fort bien, que ce soit via des affiches colorées et agréables, que par la distribution sur un maximum de stands d’affichettes ou flyers, à Rétromobile, Reims, Epoqu’auto, dans les bourses locales, etc. La publicité de Dunkerque 2004 fut très bien réalisée. Mais elle nécessite de gros efforts de présence, de « tchatche » et de relances.
Notons qu’une affiche doit comporter en gros caractères dans l’ordre : quand, où, quoi, les sponsors éventuels, la mention IPNS (imprimé par nos soins) si tel est le cas. Trop d’affiches sont belles mais trop décoratives et illisibles à moins d’1 mètre ou ternes. Songez aux affiches colorées de Savignac : simples et efficaces. Les flyers ou tracts devront comporter la mention "ne pas jeter sur la voie publique".
Constituez, appuyez-vous sur le fichier des participants des années passées. Euro Citro Le Mans ou le Lac de Madine fonctionnent très bien de cette façon. L’on est ainsi assuré de recevoir chez soi l’information manquée dans la presse parce que l’activité professionnelle est trop prenante. C’est le B a-Ba de l’organisation. Pour les organisateurs : attention, dans le cas d’une informatisation des coordonnées, ne pas oublier les mentions CNIL.
Le site :
Il est très important et doit être choisi soigneusement. Deux pistes à retenir : un lieu clos ou un lieu ouvert.
La première remarque basique est que nous sommes collectionneurs d’objets mobiles, susceptibles de créer un flux (parfois personne n’y pense…). On devra résoudre l’inévitable mélange entre autos anciennes, modernes et piétons. Si l’on dispose d’un lieu déjà adapté à la circulation, le problème de sécurité des piétons est résolu. Reste celui du mélange entre anciennes et modernes.
Le lieu ouvert :
Une manifestation type : les 70 ans de la Traction à Dunkerque en 2004. Les voitures sont stationnées sur l’espace public en bord de mer. La circulation est mélangée entre piétons, anciennes et modernes (riverains dunkerquois). C’est à mon avis ce qu’il ne faut pas faire. Le plus dangereux est le mélange dans un espace réduit (voire un espace déjà piétonnier) entre voitures et piétons. Un lieu ouvert exigera toujours un balisage lourd, coûteux en matériel, en temps et en bénévoles. Lorsque vous aurez déplacé à la main 50 barrières métalliques ou que vous aurez couru après la voiture qui vient d’écraser votre ruban de chantier, vous comprendrez ce que je veux dire.
Le lieu clos :
Une manifestation type : celle des 75 ans de la Traction à Arras ou plus particulièrement des ICCCR, accueillants plus de 4000 Citroën avec le circuit Michelin en 1995, le parc de Chevetogne en 1998, le terrain d’Interlaken en 2004. Ce lieu clos sera en principe réservé aux seules anciennes. Reste à imaginer la circulation intérieure.
Visitez le site à l’avance, exigez ou prévoyez un plan. Travaillez sur ce plan. Nous nous sommes exprimés au sujet de choix contestables en 1998, nous n’y reviendrons pas (voir ici). L’éloignement des animations génère une circulation intense, rendue difficile par la météo et oblige à la mise en place d’un réseau de bus. Il est impossible de transporter des pièces détachées de grosses tailles. Ou comment les problèmes s’ajoutent aux problèmes et les coûts aux coûts…
Songez toujours à vous simplifier la vie : limitez la circulation. Pour ce faire, regroupez les animations, aménagez un parking à proximité. Organisez des espaces piétons, bus, anciennes. L’idéal est un site clos regroupant les anciennes (voir chapitre circulation et stationnement)
L’accès :
Il dépend d’abord du type de public reçu. Les piétons seront guidés en toute sécurité par des barrières ou des rubans de chantier jusqu’au cœur de la manifestation. Les véhicules seront guidés par des chemins ou des routes praticables au moyen d’un fléchage approprié le plus simple possible et uniformisé. Si après avoir passé une heure à bichonner sa belle pour la présenter avec fierté au public, le collectionneur est obligé de faire 1km dans la boue (bourse de Lipsheim), vous ne le reverrez pas l’année suivante. Et dire qu’un collectionneur chasse l’autre, c’est réfléchir à court terme.
On l’oublie trop souvent, l’accès dépend de l’importance du public reçu. Vouloir accueillir 4000 voitures par une seule porte relève de la folie pure. A deux voitures par minute (soit 30 secondes pour un accueil, c’est court), ce sont quelques 2000 minutes passées à l’accueil, c’est-à-dire 33 heures de flux ininterrompus !!! Un visiteur veut toujours entrer vite : faites-en une règle d’or. La durée d’accès doit se faire en 5 minutes maximum et ne doit pas excéder 4 heures cumulées. Tiendriez-vous stoïque devant un feu rouge de 5 minutes ? Réponse : non. Pour 4000 voitures en 4 heures, rappelons une évidence : 16 voitures entrent par minute. En imaginant un accès qui possède une longueur de 167 mètres (ce qui est court) et qu’une voiture roule à 10km/h pour éviter tout incident donc met 1 minute pour parcourir ces 167 mètres, cela suppose que les 16 voitures doivent se trouver en même temps sur cette portion sans rupture comme sur une chaîne de montage : mission impossible. Ou alors il faudrait que les voitures fassent leur entrée à la vitesse minimale de 60km/h : mission dangereuse.
Nous sommes désespérés par l’inconscience, voire la bêtise (quoi d’autre ???) de certains organisateurs. Explosion de joints de culasse, foires d’empoigne sont monnaie courante, suivis parfois de tenue de listes noires ! De grâce, Messieurs, prévoyez 2, 4, 6 portes s’il le faut, mais résolvez IMPERATIVEMENT ce problème d’accès. Choisissez le site qui permet cette option. Un site est beau mais d’un accès malaisé ? Rayez-le de vos choix sans regret !
Une unique porte large encadrant deux voies en sens inverse peut très bien servir de double accès à condition d’étudier la réhabilitation rapide de la voie de sortie. Il faudra songer, quelle que soit la taille de l’opération, à un accès réservé et libre pour le SAMU et les pompiers. Lorsqu’on y songe rétrospectivement, certaines manifestations ont eu beaucoup de chance : car avec une seule porte d’entrée encombrée par une voiture en panne, mis à part l’hélicoptère d’urgence…
N’ouvrez aucune porte en plein milieu de la manifestation, vous créeriez une confusion monstre : « ouvert, pas ouvert ? ah, on peut passer par là ! Mais non, on ne peut plus, etc. ». Prévoyez A L’AVANCE d’ouvrir un certain nombre de portes et… n’oubliez pas de les ouvrir. Je me souviens d’organisateurs partis en vadrouille avec la clef de l’accès n°2… Doubler, tripler, quadrupler le nombre de portes suppose le personnel et le matériel ad hoc, c’est-à-dire plusieurs guérites, des gardiens pour surveiller, des bénévoles pour accueillir, un approvisionnement régulier en billets d’euros ou en autre monnaie sans oublier le change, de tickets d’entrée, de brochures… STOP !!!! Il y a encore plus simple (cf. chapitre suivant) !
Où vont sortir les voitures à la fin ? Attention s’il existe un trajet de sortie différent de celui de l’entrée, de nombreux visiteurs font demi-tour : il est plus sécurisant de repasser par un chemin que l’on connaît, d’autant plus si le chemin est libre. Nous l’avons maintes fois constaté, le mieux est d’ouvrir toutes les portes et de canaliser seulement ceux qui veulent encore entrer. Canaliser les sorties est une très mauvaise idée : cela crée embouteillages, énervements et inventivité rageuse (Rétro Meuse Lac de Madine). N’oubliez pas que lorsqu’un visiteur a décidé de s’en aller, il veut s’en aller vite. S’il n’y a pas d’autres moyens, prévoyez la fermeture de certaines portes et l’ouverture d’autres. Et fléchez ou guidez efficacement.
Pour finir notez que la facilité d’accès est un autre B-a Ba. S’il est réussi, personne ne vous félicitera. Par contre s’il est raté, on vous le reprochera. Acceptez cela avec abnégation…
L’autorisation d’accéder (contrôle des billets) :
La règle de base est de la réduire voire de la supprimer et donc de tout régler d’avance. C’est lorsque rien n’est prévu, qu’il faut tout décider dans l’urgence, avec panique et perte de temps. L’idée est de ne jamais laisser une situation litigieuse se régler le jour de la manifestation et à l’entrée : par exemple, un visiteur sans billet ou qui n’a pas réglé la totalité de son inscription. Cela crée embouteillage monstre et énervement. La solution est de tout régler par courrier AU PREALABLE. On aménagera toutefois une voie de garage pour encaisser ou régulariser une situation administrative (dossier incomplet, etc.).
Evitez le plus possible tous actes manuels (poinçonnage de ticket très gourmand en temps). Le contrôle d’accès doit être rapide, visuel. Le visiteur doit savoir clairement quelles sont les conditions d’accès et le contrôleur le travail à effectuer : un badge à apposer, un bracelet à présenter, un ticket à valider, etc. et hop circulez ! Rappeler les instructions en gros caractères sur de larges panneaux. J’ai toujours pensé au système de lecteur code barres mais le coût semble dissuasif. Le mieux est de faire apposer un autocollant non falsifiable (type vignette auto en trois parties) sur le pare-brise du véhicule reprenant : numéro d’ordre, type du véhicule, immatriculation, nombre d’occupants, nationalité et un bracelet par personne. La mention de la nationalité permet quelques mots dans la langue : il n’y a pas que le français au monde. Le numéro d’ordre permet de retrouver le propriétaire en cas d’urgence ou… de mauvais stationnement. Un bracelet de couleur différente peut permettre d’accéder au camping (notion de double accès). Un carton peut différencier un véhicule à vendre.
La règle d’or est de ne jamais mélanger le contrôle et l’accueil car vous immobilisez inutilement un véhicule. S’il y en a peu : pas de soucis. Par contre, si vous en attendez 4000… Le contrôle sera effectué par des bénévoles dûment briefés, assistés de gardes officiels (voir chapitre Sécurité). L’accueil se fera ailleurs (voir chapitre Accueil). A l’entrée, pas de palabres, ni même de salutations amicales : il faut CIRCULER car derrière trente voitures attendent ou vont venir ! Tel sera le credo absolu du contrôleur d’accès.
Circulation et stationnement :
Il faut canaliser la circulation de façon visible et sans hésitation : barrières et fléchage approprié. Un conseil : faites faire le trajet par quelqu’un de l’extérieur. Souvent une barrière ou une flèche devront être déplacées car peu logiques ou un accès élargi. Le parking, nous l’avons dit, se fera de préférence sur bitume ou sur prairie ; pensez à la pluie et à la boue. Espaces délimités par barrières ou rubans de chantier. Attention aux barrières : veillez à les tenir éloignées des véhicules exposés ou stationnés. En cas de chute par grand vent, vous êtes responsables (salon de Reims). Pensez aux cailloux désastreux pour une carrosserie fraîchement repeinte. Les ICCCR encouragent le regroupement des Citroën par type plutôt que par clubs ou affinités : je trouve cette idée réjouissante. A condition de prévenir d’avance…
Chaque visiteur doit avoir reçu AU PREALABLE un plan gratuit et précis de la manifestation, éventuellement un plan de circulation. Celui des Eurocitro Le Mans est très bien fait. Prévoyez une traduction dans les différentes langues : un geste très apprécié de savoir-vivre, d’autant plus si la manifestation se tient proche d’une frontière. Seront interdits sur site, les véhicules modernes, fussent-ils d’une personnalité du Monde Citroën. Cela encourage la jalousie et les commentaires désastreux : lorsque tout va mal, c’est la cerise sur le gâteau ! Le grand luxe est, si vous le pouvez, d’aménager un parking VIP à part.
Gardiennage / sécurité :
Prévoir un service d’ordre complet avec tenue dédiée (brassard, gilet de sécurité) si possible reliés par talkies-walkies. L’idéal est de pouvoir louer les services d’une société de gardiennage, voire la maréchaussée : leur action est incontestable (un bénévole n’a hélas d’autre poids officiel que celui que le visiteur lui accorde), pas d’absentéisme, discipline maximale. Le professionnel qui a loué un stand sera évidemment plus attentif à l’organisateur qu’à un intervenant extérieur. Le gardiennage de nuit est très apprécié par ceux qui laissent camions ou plateaux (maîtres-chiens du salon de Reims). Pensez à amener un camion de dépannage / fourrière, bien utile pour menacer un récalcitrant qui s’est garé devant un portail. La sécurité est nécessaire mais sauf intervention, elle doit se faire discrète et bon enfant. Il n’y a rien de plus triste qu’un visage fermé et un ton rogue sans raison.
Autres frais :
Dans le désordre :
La publicité pourra être payée par les annonceurs, c’est l’idéal. Pensez aux partenariats avec les grands groupes de presse spécialisée. Le bon plan : un stand au tarif réduit ou gratuit contre de la pub. Pensez aux assurances, aux contraintes réglementaires : droits de voirie, plan Vigipirate, contrainte du site, déchets, poubelles, environnement, etc. Prévoir des poubelles en nombre suffisant : par exemple une tous les 300 mètres. Ce sera moins coûteux de centraliser les sacs que de payer un ratissage du site.
Pensez aux navettes via le réseau de bus municipal ou régional. Pensez à la restauration de vos équipes (repas, café chaud, vêtements de pluie…). Trop souvent les bénévoles sont délaissés et c’est bien dommage : sans reconnaissance ni réconfort, parfois sans eau. Après trois heures non stop d'arrachage de ticket par 5°C, un petit jus, un croissant et un sourire, ça fait du bien. Nommez pour cela un chargé du bénévolat. Le bénévolat est une force qu’on ne gâche pas, sous peine de la voir se tarir au fil des ans (j’en sais quelque chose). Un secret : chouchoutez mieux vos bénévoles que vos visiteurs. Pas de bénévoles = pas de manifestation possible sans frais.
Accueil, animations :
Il pourra être particulièrement soigné grâce à de charmants hôtes et hôtesses dans un endroit spécialement retenu (guérite, caravane, HY, C35, etc.) où l’on trouvera tous les renseignements pratiques (camping, restauration…), où l’on pourra retirer son sac de bienvenue, sa plaque de rallye, se donner rendez-vous, acheter des souvenirs, etc. Ce lieu sera indiqué en gras sur le plan envoyé à chaque visiteur avec invitation à s’y rendre en priorité. Attention aux stands bourrés de documents et non protégés de la pluie.
Quelques idées d’animations en vrac : un musée d’anciennes, une exposition dédiée, un prototype dévoilé, un concours de stand, d’élégance, de démontage, un stand d'aide technique pour réparer sa voiture inopportunément immobilisée, une tombola, la photo par un professionnel, un concert, une soirée de gala, un camping (prévoir alors accès spécial, commodités, poubelles en nombre suffisant), une course d’endurance, dégustation – achat de produits du terroir, fournisseurs à prix cassés, etc.
LES REGLES GENERALES :
PREVOIR :
Tout prévoir à l’avance : organisation, matériel, personnel, accès, billetterie, division du travail, responsabilités, etc.
Ex : ne jamais confier deux tâches en même temps à un bénévole, par exemple la sécurité et l’animation.
En règle générale, il ne faudra jamais avoir de décision à prendre pendant la manifestation. C’est nuisible pour le visiteur qui s’aperçoit du dysfonctionnement. C’est nuisible pour l’organisateur qui se retrouve avec des tâches supplémentaires non prévues. C’est nuisible pour l’emploi des bénévoles. Lorsque cela arrive, il faut toujours se poser la question : y avons-nous réfléchi avant ? La réponse sera souvent : NON.
PRUDENCE :
Sécuriser son organisation, pas de rêves de grandeur.
Ex : bénévoles ou organisateur malades, absents, démotivés, mauvaise météo, gestion des divers stocks, défaut d’un fournisseur, restaurateur lent à servir les plats (Tractionades 2005), assurances, etc.
Les trois critères d’appréciation d’une manifestation sont : le prix de l’entrée, le nombre d’animations (ce qu’on propose pour le prix payé), la facilité d’accès. Ensuite viennent la qualité des animations, l’accueil, la sécurité (si elle est intervenue efficacement), le site, la possibilité de visiter autour du site, les thèmes d’animations, etc.
Pour finir :
Sauf erreur de notre part et nous nous corrigerons bien volontiers suivant les remarques, les ICCCR souffrent de plusieurs maux récurrents. Nous en avons relevé trois :
- manque d’une réflexion totale sur les conséquences d’un temps désastreux (on dirait qu’il doit toujours faire beau lors d’un ICCCR, exemples de Chevetogne et Interlaken)
- pas de continuité des équipes organisatrices qui recommencent tout à zéro à chaque fois. Un coordinateur serait le bienvenu pour permettre que les erreurs passées ne se reproduisent plus. Cet exposé doit constituer une première aide.
- sauf erreur de notre part, pas de continuité financière. Les bénéfices de l’ICCCR précédent devraient servir pour démarrer l’ICCCR suivant ou constituer une sorte de fond de garantie pour couvrir d’éventuels frais imprévus. Il est impensable vu leur fréquentation que ces manifestations soient déficitaires.
Avant le prochain ICCCR qui se déroulera en Pologne en 2020, je vous donne rendez-vous au Centenaire de la Marque : http://citroencc.com/
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