Le blog de Jérome COLLIGNON

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La route maitrisée (1934-1974)

Cet article a un double but :

- revenir sur l'évolution des routes et des conditions de circulation de 1934 à 1974 afin (peut-être) de faire mentir le vieil adage "c'était mieux avant".

- d'encourager les collectionneurs et propriétaires de Traction à sortir enfin leurs voitures pour les confronter à leur élément fondateur : la Route.

 

Le titre est un clin d'oeil à la campagne publicitaire de la Citroën XM 1989.

 

Un peu d'histoire :

Voici l'état des routes dans l'Antiquité : une authentique chaussée romaine conservée avec la trace des sillons creusés par le passage des chars.

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On perçoit aisément le danger d'un tel rainurage même à 20-30km/h qui est la vitesse de galop d'un cheval (aujourd'hui 55km/h pour un cheval de course mais sur durée réduite).

 

Quelle était la vitesse dans les temps anciens ? Dans ses passionnantes "Mémoires d'Outre-tombe", Chateaubriand raconte avoir, en 1807, parcouru la route Bordeaux-Angoulême-Tours-Blois soit 405km en 9 jours ce qui nous fait une moyenne de 50km par jour en malle de poste. Aujourd'hui par autoroute, nous mettons 4h30...

 

Qu'en est-il de la route en 1934 ?

 

La densité :

Il y a certes moins de voitures sur la route dans les années 30 à 50, c’est une évidence. Mais au fait quelle route ? L’autoroute ? Il n’y en a pas ou peu jusqu’en 1957, seulement des nationales. La première autoroute, celle de l’Ouest qui part de Saint Cloud (l’A13 - Normandie) est déclarée d’intérêt public en 1935 et totalement ouverte au public en… 1946 ! Goudronnée ? Hé non : pavée et dallée. Il faudra attendre les années 60 pour disposer d’un réseau d’autoroutes dallées à stries longitudinales que l’on trouve encore dans certaines aires de repos. La construction de l'A4 a commencé début des années 70. Le Président Georges Pompidou dans ses voeux à l'aube de 1973 se félicite avec l'axe Paris-Bruxelles d'avoir inauguré le 2000ème kilomètre d'autoroute. 

Un des rares tunnels éclairés (celui sous l'Escaut) : il est pavé...

 

Quel était l’état du réseau routier dans les années Trente ? Certes pas de ronds-points. En revanche pas de contournements : vous traversiez villes et villages au milieu des piétons (qui, vingt ans auparavant, n’avaient jamais vu d'automobile), des marchés, des animaux domestiques ou des troupeaux, des cyclistes.

 

La signalisation :

Dans les années Trente, il n'y a ni feu ni Stop. Toutes les routes sont à priorité à droite. Il faut freiner à chaque intersection pour laisser passer une antique B14. Il faudra attendre 1934 pour que soient instaurés la priorité des grands axes et le principe du « Cédez le passage ». Le panneau "Stop" est officialisé en... 1954 !

 

Michelin compte 30.000 bornes en 1934. Je n'ai pas réussi à savoir combien nous en avons aujourd'hui mais sans doute plusieurs centaines de milliers. En 2014, existent 87 sortes de panneaux.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il faut avoir l'oeil.

D'où la nécessité d'emmener avec soi, le fameux Guide Michelin, où l'on retrouve... les plans des villes.

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La chaussée :

L’état des chaussées ? Mais voyez donc les films d’époque avec Gabin ou Bourvil : elles sont bombées, pavées ou en terre battue, pleines d'ornières, sans bas-côtés stabilisés, sans marquage, garnies d’arbres, non éclairées la nuit à l’approche des villes. Dans les villes on retrouve les pavés avec rigoles latérales ou trottoirs hauts en grès coupant. Les côtes dépassent parfois 10%. Un décret obligera région par région à les abaisser et à augmenter le rayon de courbure des virages. Visionnez le film Gas Oil avec Jean Gabin tourné en 1955, voyez la lenteur des poids lourds Diesel derrière lequel on piétine à 40km/h sans visibilité. Evidemment pas de deux voies. Au mieux, une largeur de chaussée permettant trois voies.

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Chaussée urbaine à Lodz (Pologne)

 

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1934 : route en terre battue sans marquage ni bas côtés ou bétonnée (non asphaltée). Quid de la tenue de route lorsqu'il pleut ?

 

Villes et villages : rues pavées sans signalisations. A droite, le type de véhicule lymphatique rencontré sur la route...

 

La ville :

A Paris ? C’est pire. Voilà un bel exemple de chaussée partagée par tous. D’abord vous n’avez pas de feux mais des bornes lumineuses et des agents aux carrefours avec bâton blanc qui régissent le passage. Vous cohabitez successivement avec : les autocars à deux étages, les lignes de tramways et pas isolées celles-là, les charrettes à bras ou à chevaux (hé oui !), les livreurs de lait le matin ou les éboueurs qui ramassent les fameuses poubelles en fer sans oublier les cyclistes et motocyclistes et les piétons farceurs.   

Pensez-vous qu’il n’y avait pas d’embouteillages dans ces années-là ? N’importe quelle archive filmée de l’INA vous convaincra du contraire.

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A gauche : un beau dimanche 1933 dans la campagne française... A droite : Paris, trafic dense et bouchons (carte postale et extrait de film) qui supposent un véhicule en ordre. C'était mieux avant ?

 

Voici deux liens probant que je date de 1923-25 avec un taxi Citroën.

http://www.youtube.com/watch?v=zaBi_ImH75k

http://www.youtube.com/watch?v=N7zjDqLjt90

 

A suivre...

 

© 2015 Jérome COLLIGNON



28/09/2015
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