La genèse d'un joyau (part II)
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Appendice de bas de page :
Un chercheur membre d'une association d'historiens m'interpelle avec cet idée qu'André Citroën voulait une Traction Avant et a finalement trouvé l'homme de la situation, André Lefebvre, pour la concrétiser. Je ne le pense pas et je redonne ici mes arguments.
- Si on relit sa rare interview de 1923 (voir ici), André Citroën, malgré ce que l'on croit et qu'on propage depuis qu'on s'intéresse à cet homme, ne cherche pas l'innovation. Il la choisit lorsqu'elle répond à une problématique contemporaine de modernité et de sécurité.
- Il n'a pas pensé à son nom sur la Tour Eiffel, il l'a même refusé une première fois (idem pour les roues indépendantes, vraisemblablement idem pour la suspension floating moteur) jusqu'à ce que Fernand Jacopozzi revienne le séduire avec une maquette, c'est-à-dire une action surprenante. Il aime être surpris.
- On pourrait décrire André Citroën par : "l'occasion fait le larron". Réorganisateur de l'arsenal de Roanne en 1915, il achète le Château de Matel, le démembre d'une grande partie de ses dépendances, le garde 6 mois et revend le tout avec de confortables royalties. Il a fait un coup, comme il fera des coups au casino, aimant être surpris par le hasard ou la chance qui renouvellent et fortifient sa bonne étoile.
- A l'époque, la Traction Avant est une solution technique décriée. Fin 1932, Rosengart échoue à convaincre Citroën de s'associer avec lui pour sortir sa Supertraction licence Adler. A partir des essais sur chaussée glissante en décembre 1932, on commence à s'intéresser vraiment à la Traction et d'autant plus en 1933 lorsqu'est connu le projet Traction chez Citroën.
- Mis à part l'ingénieur Grégoire qui malgré ses succès n'impressionne guère par ses jouets produits au compte-goutte, personne n'est encore en mesure de convaincre le Patron de se lancer dans une pareille aventure.
- André Citroën ne va pas chercher André Lefebvre. C'est Lefebvre qui, démissionnant, est adressé à Citroën par l'entremise de Gabriel Voisin. Et pourtant l'ingénieur Prévost parle de Traction depuis 1931...
- On voit bien que Citroën fonctionne par déclencheur. Chaque grand projet est porté par un homme enthousiaste qui le séduit : Stückgold pour le brevet, Haardt pour les Croisières, Hinstin pour les autochenilles, Jacopozzi pour la Tour Eiffel, Lefebvre pour la Traction, Sensaud de Lavaud pour la Turbine... d'où l'entretien imaginé dans la 1ère partie de cette étude.
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