Le blog de Jérome COLLIGNON

Aller et retour express à Eurocitro Le Mans.

Une heure de bouchons au départ de l’A10. Cela me dérange moins que ces vacanciers inconscients qui partent avec des autos et des porte-bagages chargés à bloc. A 130km/h, mal fixés, les vélos oscillent dangereusement. A quand la rupture des fixations ? Que dire du rappel de la plaque d’immatriculation sur un bout de carton coincé dans les garde-boues ? Au moment du bouchon, je sors de voiture et vais ramasser un boulon de 15 ou de 16 qui est tombé d’un attelage. J’espère avoir sauvé un parebrise ou un train de pneus à 250 euros. Hé oui, autrui coûte cher. Arrivée au circuit des 24h. A partir du circuit commence le fléchage Citroën. Tout est bien indiqué. J’y entre en piéton et retrouve mes amis.

Le premier m’entreprend malicieusement sur l’état de certaines voitures. Justement un propriétaire de 15 est en train de remplacer l’ensemble Bibax-cardans par les cardans modernes sans Bibax. Avant de faire une réflexion déplacée je quitte la place. Les ingénieurs de chez Michelin se sont fait c….er pendant de longs mois à imaginer ce génial amortisseur de couple qui répartit l’effort en sortie d’embrayage. Et 80 ans après, faute d’avoir compris sa nécessaire utilité, on balaie cette innovation avec la supériorité de notre modernisme. Espérons qu'il s'agit juste d'un dépannage de fortune. Je ne discute plus.

Avec un 2^ème ami, nous faisons le tour des bizarreries sur Traction.

   
Les tractionnistes sont inventifs.

Certaines voitures témoignent de l’attachement de leurs propriétaires.

   
Encore une, deux remorques et une création agréable à l'oeil :

   

Rencontre d’un 3^ème ami qui vient d’acheter un joint en liège de couvre culasse de 15. Extrait de conversation :

-          Je viens de l’acheter chez Renel, il fait la bonne taille. Pour la petite histoire, j’en avais commandé un chez Pat2D mais il lui manquait 2 millimètres. Je leur avais commandé aussi un joint pour le clapet d’huile mais il est plus gros (6mm au lieu de 3mm). Donc impossible de refermer le clapet.

-          Moi : c’est ballot.

-          J’appelle Pat2D. Le vendeur commence par me dire : ce n’est pas vrai, vous mentez ! Je lui réponds, Monsieur je ne perdrais pas de temps à vous appeler pour des pièces conformes. Vous voulez que je vous envoie une photo des cotes avec un pied à coulisse ? Et là il me répond : ah oui, c’est vrai, nous avons eu une série de pièces non conformes mais maintenant c'est bon. Je lui rétorque : pourquoi ne m’avez-vous pas envoyé les bonnes pièces ? Réponse (édifiante) du vendeur : bin vous comprenez, faut qu’on écoule les anciens stocks… Je leur ai demandé de me rembourser les frais de port.

-          Moi : ah, ces marchands, il faut sans cesse les surveiller, tout vérifier et les marquer à la culotte. On les dirait frappés d’une malédiction. Reproduire à l’identique est insurmontable, inatteignable. Lancer une fabrication à partir d’un prototype et la refuser si elle n’est pas conforme au cahier des charges semble surhumain. Là aussi passons car il y a de quoi perdre patience.

Dominique et Alain sont embêtés avec leur freinage (neuf). Heureusement ils sont bien entourés. Encore un exemple de l'entraide tractionniste. Ici la 15 d'Alain.

Après les Tractions, allons voir les SM. Dans la SM V8, étonnamment le moteur prend presque autant de place que le V6. Le projet de reconstruction du Roadster 15 Jean Daninos est bien avancé. Félicitations Alain ! N’oublie pas de peindre des filets plus foncés à l’intérieur de tes jantes.

A cet endroit, retrouvailles avec deux passionnés forts sympathiques.

Visite du musée bien achalandé. Je me fais la réflexion que la belle CX de 1975 exposée est sortie au moment des dernières SM. Curieux télescopage : la CX fait contemporaine et entre à peine dans le monde de la collection alors que la SM est collectionnée depuis 30 ans. La Citroën Lacoste me fait penser à une Méhari moderne. Très ludique mais je doute qu’on puisse la nettoyer au jet d’eau… Les deux Tractions 7C et 15H sont jolies quoique connues. En général dans un tel musée, je ne trouve pas utile de présenter des autos qu’on retrouve en situation à l’extérieur.

Je passe rapidement devant les stands des auteurs, tous en grande conversation. Nous nous verrons une autre fois. Je ne souhaite pas les déranger. D’ailleurs c’est l’heure d’une bonne mousse dans des verres consignés. Consigne qui n’a guère dû fonctionner, les verres étant estampillés 24h du Mans ! Arrêt dans la salle des enchères juste pour s’asseoir un peu. Echange de souvenirs sur la précédente vente, délirante par l'envolée des prix. Le tapis de Javel vendu une fortune s’est retrouvé sur le boncoin quelques semaines plus tard. Pour ma part : ni temps ni argent à perdre pour ce genre de prestation…

La bourse me semble plus étendue que ce qu’on m’avait dit. Les prix sont variables, parfois plus bas que dans le catalogue (prix spéciaux). Quelques saluts rapides, surtout à Philippe qui a trouvé un couple conique 8x31 pour sa 7A et razzia chez Blondeau avant la fermeture. Il est 19h00, je suis attendu pour le repas du soir qui sera un peu long mais très chaleureux.

 
Vous avez reconnu ces jantes, n'est-ce pas...

Route de nuit qui défile à 110km/h. Je dépasse rarement cette vitesse. Au-delà, 50% de la puissance sert à vaincre la résistance au vent donc une perte d’énergie considérable pour 20km/h de plus. Je ne perds que quelques minutes mais je fais du 5.9l aux 100.

Air salin. Pleine lune. Je m’évade. Mon âme est pesée sur la Balance. Demain, la Ferté.

Au travail.