Le blog de Jérome COLLIGNON

Un jeu de cubes qui épouse admirablement les contraintes du relief.

A l'autre bout de la France, dessinée et conçue par Robert Mallet-Stevens sur les hauteurs de Hyères (83) de 1923 à 1925, nous retrouvons le 28/12/2016 celle que nous avions visitée voilà une quinzaine d'années : la villa Noailles.

Si le sujet vous intéresse, je vous laisse retrouver sur le net les différents détails de sa construction, de son délabrement puis de sa restauration sobre avant celle de la villa Cavrois. Elle a accueilli des noms que je chéris, que je retrouve régulièrement lors d'expositions qui leur rendent hommage et qui constituent ma troisième famille après celle des ingénieurs du bureau d'étude Citroën : Théo Van Doesburg, Djo-Bourgeois, Francis Jourdain, Pierre Chareau, Eileen Gray, Charlotte Perriand, Pierre Legrain, Jean Prouvé (dont j'ai rencontré le frère et le neveu à Nancy), Jean et Joël Martel, Sonia Delaunay, Louis Barillet, Piet Mondrian, Jean Perzel, Alberto Giacometti, Cocteau, Picasso, Bunuel...

 
Robert Mallet-Stevens et Marie-Laure de Noailles

En haut de cette colline, je m'abreuve du vent vivifiant de la modernité et de la création. Et le Sud, quelle destination de rêve lorsque les beaux jours sont là et que le soleil se lève sur la montagne Sainte Victoire à quelques kilomètres de là...

La salle à manger et son étonnant plafond de lumière.

La villa comporte une série d'horloges électriques reliées entre elles. Le temps joue un rôle essentiel dans la vie de l'Homme Moderne :

Vandalisée, taguée, dégradée, démantelée pour des brocantes ou des maisons voisines : restent toutefois quelques vestiges sauvegardés

Un manifeste que nous partageons. Adolf LOOS parlait lui de tuer l'art... en 1913

Escalier conçu comme un décor de théâtre

Une fresque de Oscar Dominguez datant des années 50 : un furieux air de Picasso, n'est-il pas ?

Le jardin cubiste de Gabriel Guevrekian :

Man Ray a tourné un film chez et avec les Noailles à Hyères en 1929. Man Ray évoque la maison moderne de Mallet-Stevens : "sévère et discret, ce bâtiment semble vouloir dissimuler l'opulence qu'il abrite. Les formes cubiques du château me font penser au titre d'un poème de Mallarmé : "un coup de dés jamais n'abolira le hasard." Ce sera le thème du film et son titre aussi : Le Mystère du château du Dé." 

Lien vers ce film muet de 1929. La voiture est une Gabriel Voisin.

https://www.youtube.com/watch?v=V6bSygUuU9o

En ce mois de décembre 2016 où il fait 19°C alors qu'on se gèle à Paris, nous devions passer par Castellane et vous ramener un reportage sur le Citromuseum d'Henri Fradet, ce qui est un peu le but de ce blog. Malheureusement cela ne sera pas possible. Le musée est en travaux et M. Fradet ne peut nous recevoir. Ce sera donc pour dans... quelques années. En remplacement je vous propose cette incursion vers l'art. Rassurez-vous Citroën est partout ailleurs sur ce blog.