2015/06/08 : Rétromobile - Paris
Une association organisant un voyage vers Rétromobile pour la modique somme de 40 euros comprenant car affrété, péages, stationnement dans Paris, billet d'entrée, accès au pied des portes et retour pour 20h00, je jugeais que cette proposition ne pouvait se refuser en raison du confort apporté, parce je ne m'y étais pas rendu depuis quelques années et parce que le plateau me semblait alléchant.
En tout 6 heures de visite au milieu de légendes automobiles. Je passe très vite devant les stands de voitures type formule 1 ou rallye qui ne m'intéressent guère. Comme je l'ai déjà écrit, je ne suis pas très fan de courses et plutôt amoureux des belles carrosseries de série ou prototypes. De même je zappe les miniatures, ces nids à poussière, et termine par la presse et les pièces détachées au pas de course. Comme on va le voir, beaucoup d'italiennes, de Bugatti, pour le plaisir des yeux et quelques youngtimers qui me semblent incongrus pour moi qui ai connu leur sortie en série, par exemple le Renault-Matra Espace. Mais il en faut pour tous les goûts. Ceux qui, sur les forums, affichent leur déception ont sans doute parcouru le salon un peu vite. L'agencement des stands demande de la méthode et une gestion rigoureuse de timing pour admirer toutes les présentations. Il est vrai que l'on croise quelques dandys en costume tweed (on s'en amuse selon son humeur), que le standing est plus élevé qu'en province. Mais on rencontre aussi de jolies femmes au regard insistant, des véhicules plutôt rares, de réels passionnés et les stands pour peu qu'on use d'intérêt courtois sont plus ouverts qu'on ne croit. Sans ostracisme envers les "populaires", voir ces rutilantes voitures de prestige change un peu des sempiternelles 4Cv, 203 ou Simca 1000. Les autos que j'ai vues me permettent de qualifier cette édition de bon cru. Vous en jugerez ci-après.
Je me suis découvert très "Maserati" avec un faible pour la 3500 GT que je préfère de beaucoup aux Ferrari qui, pour moi, manquent de classe. Comme je n'ai pas honte de dire que je ne possèderai jamais pareils mythes, je me console avec des clichés qui les rendent accessibles.
Quelques Bugatti pour moi trop imposantes, à l'esthétique ostentatoire sinon discutable. Par exemple, sur la première voiture, aucune harmonie entre les ailes et la calandre ; le logo n'est pas centré ; la barre de renfort tubulaire et les pare chocs (peut-être pas d'origine ?) sont indignes d'une telle voiture ; côté emboutissage, Citroën fait mieux !
Les prototypes italiens, de pures merveilles parfois étonnantes.
Viennent d'autres autos extraordinaires : la Socema Grégoire du musée du Mans, voiture jouet qui a inspiré la Turbo-Rhino I des aventures de Spirou et Fantasio et la Jean-Pierre Wimille du musée de Reims que j'associe pour leur ligne ovoïdale.
La dernière reconstruction de Mercédès
Le film "Back to the future" correspondant.
http://www.youtube.com/watch?v=A1ZHEGXYzwM
Ce n'est pas fini ! Tatra 77 1935, la plus ancienne répertoriée...
à comparer avec cette passionnante Skoda Monte Carlo 1937 toute en rondeur
... versus Tracta, la Traction avant de l'ingénieur Grégoire et sa production postérieure.
Décevant Rétromobile ? Je veux bien mais rappelez-moi lorsque vous les reverrez sur un stand ou sur la route ! Et pas de notice d'entretien ni de pièces détachées pour ces autos...
Avec son air de Ford 17M, un proto de Renault coach R16 tout à fait séduisant et à portée de bourse, s'il avait été produit en série...
Une Brasier qui donne envie d'entendre cliqueter ses vieux mécanismes :
Comment ne pas tomber amoureux de l'automobile ancienne et faire naître une puissante envie de protection du patrimoine ? Qu'on m'excuse pour une fois ce lyrisme.
Pour terminer, je passerai sur la vente Baillon, zappée elle aussi pour plusieurs raisons : des ferrailles rongées jusqu'à l'os par 50 ans de mauvais stockage à tous les vents humides, une vente au prix du neuf, la savante mise en scène marketing qui n'enchante que les crédules, la rouille élevée au rang d'art, ce combat d'orgueils de portefeuilles. Puis je préfère les autos dans leur jus prêtes à rouler.
Je passerai aussi sur les Citroën exposées que vous connaissez tous, SAUF sur une... rouge sang qui appartient pour quelques temps encore à Denys Joannon, auto dont le poster ornait ma chambre d'adolescent, bien mal connue de ses vendeurs qui déclarent que "les capots à crevés sont spécifiques aux cabriolets 15". Y a t-il un spécialiste dans la salle avant que le marteau soit abaissé ? Voilà qui promet.
J'ai donc fait ouvrir ledit capot pour contempler une mécanique entartrée et j'ai laissé mon empreinte, un peu de salive pour faire apparaitre dans la poussière le seul numéro d'identification en absence de plaques de série et de coque : une frappe à froid qui reste encore un mystère "I 164 ou I 134.60.75" ou peut-être "134 BO 75".
Mais qu'adviendra t-il de notre rêve lorsque tous les mystères seront décryptés ?
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