2022/11/05 : Epoqu'auto à Lyon
Epoqu'auto ou le salon de l'inverse.
Etre inverse n'est pas être contraire. Un peu comme deux faces constituent une monnaie en restant proches et structurellement identiques, Epoqu'auto* Lyon 2022 m'a redonné l'envie d'écrire.
A l'inverse des autres sites, je ne vous dresserai pas un inventaire exhaustif, je n'excelle ni dans le clientélisme ni dans l'accumulation. Ce blog est le support d'un parti-pris forcément individuel, partiel, passionnel, injuste peut-être.
Par exemple je passe très vite devant les miniatures. Collectionner 1000 miniatures à 10€ pièce dans des vitrines poussiéreuses me parait sinon infantile du moins économiquement plus aberrant que de détenir une auto de 10.000€. Mais avec nos voitures de collection chatoyantes, ne sommes-nous pas restés de grands enfants poursuivant un rêve ? Je zappe très vite les motos. Je ne les déteste pas, certaines ou certains scooters sont élégants voire désirables. Disons que l'absence de carrosserie alliée au rapport poids-puissance me les ont toujours rendues trop exposées aux aléas de la route.
Inversement aux auteurs - outre la carrosserie - j'aime la mécanique simple et novatrice ; tout ce qui peut favoriser leur réparation et leur promotion m'intéresse. Je circule donc très vite au milieu des stands de youngtimers qui désormais envahissent les salons. Je n'ai aucune passion pour les R5, 205, Golf ou autres des années 80. Je ne les méprise pas : je comprends très bien que pour des jeunes, elles jouent le rôle d'entrée en collection et d'acquisition de savoir-faire. Très nombreuses tant sur les stands de clubs que dans les ventes entre particuliers et signe que les temps changent, j'ai soudain éprouvé l'angoisse de voir se réduire l'espace réservé aux décades 1900-1939. Sentiment infondé puisque ces dernières, bien présentes, étaient ou dispersées dans les halls ou regroupées dans le hall n°7 reculé. Notons les plateaux exceptionnels de Lancia ou de Ford, les utilitaires de la Fondation Berliet.
A Lyon, le business ne se départit jamais d'une certaine générosité. Une fois la vente aux enchères Osenat terminée, nul besoin d'acheter un catalogue hors de prix pour admirer des autos inaccessibles, qui, une fois vendues à quelques fortunés, disparaitront pour toujours. A l'inverse, l'organisateur ouvrait ses barrières pour permettre d'immortaliser celles qui allaient prendre un départ dans de nouvelles mains. Par exemple, dans le thème de ce blog, ce roadster Traction carrosserie Renard et Bec (dessin de Geo Ham). Le revoir m'a rappelé un ancien rallye qu'il honorait de sa présence.
La Traction Universelle exposait deux des trois cabriolets 15/6 survivants, le propriétaire du troisième (rouge) étant hélas décédé quelques jours avant. Le stand devenu spacieux annonçait la remise en jeu du défi de réunir le trio. Dommage que sur ces pièces rarissimes les boiseries de portes ne soient pas peintes et que les joints moleskine d'ailes soient restés noirs sur le cabriolet ivoire...
A l'inverse des autres clubs (quasiment toutes marques et tous modèles), les clubs Traction ne s'intéressent pas à la technique préférant multiplier les commémorations, les recensements et c'est bien dommage. PAT2D exposait ses nouvelles fabrications qu'il faudra tester et RackkaTrac spécialiste de l'origine valorisée faisait gagner une Traction.
De nombreux petits clubs (100 membres) mais également des autodidactes exposaient leur travail de refabrication, de re-création de pièces détachées multipliant les passerelles entre eux au sein d'une même marque, imaginant un avenir qui protège le passé. Je reste convaincu que les collectionneurs finiront par faire la différence entre l'amusement et une sauvegarde efficace de leur patrimoine : elle permet d'avancer.
La bourse de pièces un peu moins fournie ne m'a pas permis de trouver quelques phares anglais pour une amie. Un collectionneur me faisait remarquer que parmi la foule dense du samedi on entendait moins parler allemand, néerlandais ou anglais contrairement aux années précédentes. Je me suis attardé dans les stands d'outillage, de produits miracles qui abrasent, polissent ou éclatent, de spécialistes en moulage, fonderie, carrosserie, horlogerie, artisans évitant les stands de reproductions diverses dits "de remplissage" : il en faut pour tous les goûts. Quant à l'art pictural, les autos se suffisent à elles-mêmes.
Le stand Rosalie pourtant simple m'a ému par l'évocation de la gamme 8, 10, 15 discrète, souvent oubliée, elle qui annonçait la modernité Citroën, couvée par un grand portrait du Patron. Merci à eux !
Moi qui ne suis pas très "Renault", la HG exposée sur le stand de la FFVE impressionnait par la qualité de sa restauration.
Ajoutons diverses autos glanées ici ou là (de peur de ne plus les voir exposées)...
... et notamment dans le Hall 7.
Quelques grandes classiques (manquent les Hispano-Suiza) :
Une Bugatti assez élégante, le Type 57 :
Et pour finir trois Automobiles Voisin ornées de leur célèbre "Cocotte" rarement visibles autre part qu'ici. Ces années de 1893 à 1939 me parlent : pas vous ? Je reviendrai à Epoqu'auto pour admirer ces oeuvres d'art mobiles.
Ayant eu accès à une fenêtre au 1er étage du salon, la marée scintillante de voitures garées à perte de vue dans les parkings m'a rassuré sur la solidité de notre engouement. Tant que perdure la passion, l'énergie jaillit et les machines ne s'arrêtent pas. Et s'il y a un bon pilote à leur volant...
Cordialement
NB sur le budget : 1000km A/R, 7h00 de salon, 88€ d'autoroutes + 10,80€ de parking (parking géré par Eurexpo et non Epoqu'auto) + deux pleins d'essence à 46€ = environ 200€ auxquels s'ajoutent entrée et achats sur place.
*par exemple comme Rétromobile Paris
Article écrit à une date qui n'arrivera plus jamais (sauf dans 100 ans !) : le 07/11/22
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