La 22CV 1934 : "porte de phare"
Ecrire un ouvrage requiert du temps, que l’auteur n’a pas toujours. Du temps pour vérifier ses sources, peaufiner ses recherches, apporter le petit « plus » qui permet de comprendre les décisions. La Citroën 22CV a été étudiée dans un ouvrage* mais hélas pas à fond du point de vue technique et montages industriels. Mon blog est là pour revenir sur les sujets trop survolés à mon goût de passionné d’histoire. Vous allez voir qu’il y a encore à dire sur cette auto, plus de 80 ans après sa sortie.
On lit ou on entend parler depuis 1967 de la "porte" de phare de la 22. C'est comme, nous allons le voir, une appellation erronée.
Lucien Loreille, collectionneur lyonnais tenant en 1975 l'unique porte de phare survivante
(in La Traction de MM. Borgé et Viasnoff édition Balland)
La mode de l'aérodynamisme :
Lors de ma conférence de la Ferté Vidame en 2014, j'ai montré que le principe de phare encastré s’est imposé dès lors qu’est apparue la mode de l’aérodynamisme. Chez Citroën, l’aérodynamisme, abordé scientifiquement, doit servir le progrès, c’est-à-dire le rendement mécanique, l’économie d’usage et d’entretien. Voilà pourquoi à Javel, point de décoratif superflu mais de la méthode. C'est donc un peu trahir son esprit que de céder à la mode de l'ornementation. Passons.
La 22CV était donnée pour filer à 140km/h. Le bureau d’études s’est aperçu qu’à ces hautes vitesses, les phares obus à glaces plates de la 11CV offraient une résistance à l’avancement. Je l’ai testé, à 100Km/h, les phares de ma Traction commençaient à vibrer. Pour ce haut de gamme, les ingénieurs ont eu l’idée d’encastrer les phares dans les ailes. Carte blanche fut donnée au styliste Flaminio Bertoni pour imaginer une face avant différente mais s’incluant dans une continuité de montage.
Que fait l’ingénieur ? Avant de créer, il regarde autour de lui les réalisations existantes : l’Amérique bien sûr dont l’influence se fait sentir à chaque instant dans les bureaux de Javel - par exemple la Hupmobile Aérodynamic 1933 - mais également toutes les tentatives de confrères dont la Chenard et Walcker Mistral qui a fait sensation au salon de 1933. Il semble que la dernière Chrysler sortie début 1934 puisse être considérée comme la référence d'autant que Citroën et Chrysler sont partenaires industriels.
Etude de style Chenard et Walcker Mistral, grand succès du salon 1933 (oubliée aujourd'hui...)
A droite sa plaquette (rare) alléchante : moteur V8, roues avant indépendantes, 8 vitesses
Chrysler Airflow 1934 versus Citroën 22CV à traction avant
Première maquette pour une gamme harmonieuse :
Une glace ovale bombée cachant un phare de 220mm surmontant un motif en forme de coeur cachant le klaxon est retenu après de nombreuses études (dévoilées dans l’ouvrage précité*). La 22, dernier modèle dessiné, devait en principe s'inspirer des précédents sortis. Ici un double mouvement s’opère entre les 7, 11 et la 22 qui inspire et s’inspire dans une refonte de la gamme.
Maquette en plâtre de la 22 avec hésitations sur la forme à donner aux enjoliveurs (août 1934)
Pour le Salon d’octobre 1934, tout est harmonieusement pensé.
La 7 comporte une calandre 24 barres, pointue en haut et en bas, pas de jonc d’aile, ni de moulure de capot, de petits phares 200 mm et des klaxons dans les ailes.
La 11 comporte une calandre 26 barres, pointue en bas, galbée en haut, un jonc d’aile boulonné, une petite moulure de capot, de grands phares 220 mm et des klaxons dans les ailes.
La 22 sera dotée d’une calandre large à 28 barres, arrondie en haut et en bas (donc intégralement aérodynamique), d’un jonc d’aile soudé, d’une longue moulure de capot, de grands phares 220 mm encastrés avec klaxons intégrés.
Les flammes décoratives des roadsters s'allongeront sur la 22. Cette dernière en qualité de haut de gamme bénéficiera de l’intégralité du nuancier : bicolore avec ailes noires, tricolore, unicolore avec tableau de bord peint en faux bois.
Appellation et caractéristiques :
Avant d'encastrer cette pièce détachée dans l'aile, encore faut-il en connaître les caractéristiques.
Commençons par son appellation. Le mot phare n'est guère usité à l'époque. Le phare, c'est la tour qui guide les marins ! Ouvrages et publicités nomment cette pièce "Projecteur" comme un projecteur de cinéma. Les marques connues sont peu nombreuses : Cibié, Ducellier, Marchal, Magondeaux, Bosch, Auteroche et Renault qui fabrique ses pièces.
Existe t-il une nomenclature autre que des références fabricants ? Oui, l'agrément AB TP qui signifie :
TP = Travaux Publics / A = Feux de route (pleins phares) / B = Feux de croisement / AB = Feux mixtes associant feux de route et feux de croisement (ampoules à deux filaments)
J'ai tenté un recensement de la classe "ABTP" valable pour projecteurs et ampoules. Il sera complété au fur et à mesure de mes trouvailles.
n° ABTP / marque / diamètre (mm) / type voiture / date
275 / Marchal
285 / Cibié / 243 / Panhard 6CS / 1933-1934
286 / Cibié / 200 / Citroën 7A, B, S / avril - août 1934
287 / Cibié / 220 / ?
288 / ampoule Granilux-Yvel
289 / Renault / ? / P12
290 / Ducellier / 200 / Citroën 7A, B, S / avril - août 1934
293 / BAC / 200 / ?
295 / Marchal / 240 / ?
296 / BRC Magondeaux / 235 / ?
298 / Marchal / 200 / Citroën 7C, 11AL / septembre 34 - 1935
299 / Marchal / 220 / Citroën 11A / septembre 34 - 1935
300 / Ducellier / 240 / Panhard
301 / Cibié / 240 / Panhard
302 / Clovis / ampoule verre clair
-- ? --
304 / Philips / ampoule Super Duplolux / fin 1933
305 / Mazda / ampoule Galba
-- ? --
307 / Ducellier / 200
309 / Ducellier SE4 / 200 /
310 à 313 / ampoules
314 / Marchal / 260 /
317 et 318 / Focalux / ampoules (déc 1934)
-------
325 / Clovis / ampoule
326 / Sully / ampoule Diffusa
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345 / Marchal / ? / projecteur à glace bombée mi 1935
346 / Marchal / 200 /
Les projecteurs Cibié ABTP 287 / Marchal ABTP 295 peu courant sur les routes / Ducellier ABTP 307 (glace striée ici montée à l'envers) / Cibié 349Z à glace convexe.
Le marquage ABTP est soit sur le porte ampoule, soit sur le réflecteur s'il existe, soit imprimé ou moulé sur le verre. Concernant les projecteurs de la 22CV, les témoignages évoquent la marque Cibié. Sur les phares obus Cibié, les types "Luxe" sont tous à glace striée avec contrôleur d'éclairage au moyen d'un petit cristal vert au sommet. La 22 comporte une flamme décorative supérieure d'aile. Est-elle lumineuse ?
Le mécanisme du phare :
Revenons à notre styliste qui connait désormais les gabarits du projecteur. Les ingénieurs vont se charger de traduire son modelage en mécanique facile à fabriquer, comprendre, réparer… à un coût raisonnable. L’emboutissage de l’aile avant est modifié pour plusieurs raisons. La longueur d’abord : la nouvelle aile doit accompagner le capot qui masque une mécanique V8 plus longue de 60mm. Comme la 11, l’aile doit être formée pour accueillir un espace destiné à accueillir la fixation du phare et comporter un jonc soudé la raccrochant à la coque. La parabole du phare ne pourra pas être fixée directement sous l’aile : un espace non comblé apparaitrait vers l’avant. On opte alors pour un boitier orientable, une sorte de coquille qui accueillera la parabole et sera réglable en inclinaison et profondeur.
L’ouvrage* présente un plan qui n’a pas été étudié. Je l'ai quelque peu nettoyé pour une meilleure visibilité des éléments (manquent la parabole de phare et le klaxon) :
On voit nettement (flèches vertes) un enjoliveur recouvrant un verre. Derrière, un boitier d'étanchéité fixé-réglable au moyen de 3 vis et ressorts, une vis "A" en haut (inclinaison verticale du faisceau) et de deux vis latérales "B" (orientation gauche droite du faisceau). Ce boitier accueille la parabole de phare (ici effacée). En bas (flèche orange) le dessin insiste sur une patte de renfort qui relie l'aile au support de parechoc au moyen d'un boulonnage et qui encadre la fixation du klaxon. Récapitulons l’ordre de montage : cerclage chromé serrant le verre sur l’enjoliveur lequel habille les trous pratiqués dans les ailes. Derrière l’aile, un boitier orientable à l'intérieur duquel est serré le projecteur argenté contenant ampoule et veilleuse. Le klaxon est boulonné par l'arrière. A noter que dans d'autres voitures, c'est le phare qui est orientable dans le boitier (Ford 1937).
Puisque le phare est indépendant dans l'aile, au lieu de parler de porte de phare depuis 1975, ne conviendrait-il pas de parler de "grille de klaxon", de "support du verre" ou plus simplement "d'enjoliveur de phare" ?
Quelles parties sont fabriquées par Cibié qui, habituellement, livre des phares complets, c'est-à-dire une parabole argentée avec porte ampoule, un obus chromé, un verre, des agrafes et une couronne chromée ? Pour la 22, les pièces sont sans doute livrées séparées. L'enjoliveur de phare ne serait-il pas une pièce Citroën ? En effet, il fait partie des éléments de carrosserie telle que la grille de klaxon des 11. Il est peint et chromé ce qui suppose un traitement de reprise en usine. Alors que sur les 11, les agrafes tiennent le verre sur la couronne articulée de l'obus, sur la 22, la grille est pincée entre la couronne chromée et le verre au moyen des agrafes. Pourquoi ? Parce que cette grille est articulée, peut être soulevée pour accéder au phare.
L'articulation de l'enjoliveur de phare (axe visible sous la flèche orange)
La vue latérale ci-dessous retouchée donne une idée des gabarits : pas de place perdue !
Pour résumer, la grille d'enjoliveur est fixé en haut par un axe puisqu'elle est articulée (elle s'arrête avant la vis du haut qui, elle, fait partie de l'aile). En bas, elle est serrée contre l'aile par 3 vis de part et d'autre du klaxon.
Notre hypothèse de 2010 incluait un joint d'étanchéité entre grille et aile mais le bleu d'usine ci-dessus n'en indique pas :
- ou l'ajustage parfait des pièces empêche la poussière d'entrer dans le boitier orientable sous la grille enjoliveur et donc dans la parabole.
- ou la parabole Cibié (n°2) comporte un verre scellé transparent comme un projecteur normal, lui-même protégé par le 2ème verre bombé (n°4).
Connaissant la chasse au poids menée par Citroën, la 1ère hypothèse a notre préférence. Mais l'examen des photos montrerait un sigle Cibié gravé au bas d'un verre derrière le verre bombé : ainsi l'entretien est facilité. Souler l'enjoliveur, donner un coup de chiffon à l'intérieur du boitier orientable et refermer, le phare restant étanche. On comprend mieux la réticence de la société Michelin repreneuse de Citroën, pour les phares encastrés. Lors d'un accident, c'est le bout de l'aile qui cogne en premier, le phare est alors déréglé et ce sont de coûteuses réparations en carrosserie pour remettre en ordre ces petits mécanismes guère faciles d'accès. Le client aurait été perdant dans l'opération.
Au vu de notre recensement quelle référence AB TP pour ce projecteur ? Il semble peu probable que le projecteur soit d'un modèle identique à la 11. On imagine mal un projecteur Marchal AB TP 299 recouvert par une glace Cibié.
Le projecteur est donc ou un Cibié déjà homologué (mais lequel : le ABTP 301 ?) ou un Cibié avec verre bombé strié d'un nouveau type ayant reçu un agrément AB TP 303 ou 308. J'ai gardé en mémoire la découverte d'un projecteur en 200mm en ABTP 306 (non inclus dans la liste car sans preuve) ce qui resserre les recherches...
Obligatoirement le mécanisme de ce phare a fait l’objet de schémas dans la notice d’entretien de la 22, ainsi que dans la nomenclature de pièces Citroën. Nous avons fait reproduire le schéma technique par Alain Lassalle, designer ayant travaillé chez Citroën à l'époque de la CX et récemment re-créateur du roadster Rosalie 15 Jean Daninos.
Dans l'ordre par n° de droite à gauche : 1-boitier orientable, 2-parabole de phare (projecteur), 3-grille enjoliveur, 4-verre bombé strié, 5-couronne de fixation chromée.
Notre hypothèse différente en 2010, explique pourquoi les pièces ne sont pas dessinées dans l'ordre : la couronne 5 fixe le verre 4 sur la grille 3.
© 2010-2015
additif du 07/01/16 :
Pour terminer corrigeons quelques réflexions des auteurs*. D'abord l'intérieur du boitier orientable est peint dans la teinte de l'aile : foncé si foncé, clair si clair. Ensuite on peut poser comme hypothèse que le motif coeur de la partie d'enjoliveur qui cache le klaxon soit recouvert lui même d'une grille chromée en forme de coeur ce qui serait plus facile à monter, grille contre grille. Enfin l'enjoliveur comporte parfaitement visible l'embouti ovale lui permettant de tenir le cerclage chromé du verre. Le réglage horizontal semble être caché sous le boitier (vis sans fin faisant avancer ou reculer les deux extrémités d'une plaque fixée sous la parabole du phare et donc le faisant pivoter sur sa fixation supérieure axiale).
Le renfort d’aile :
Mais ce n'est pas tout ! Les auteurs du livre précité* sont passés à côté d’une information d’importance.
Le premier rendez-vous avec les Mines fait état d’une fixation insuffisante de l’aile et du phare (cf. page 79). Du fait de la lourdeur de l'aile, le phare vibre à nouveau et l'ingénieur des Mines convoque le prototype pour une seconde visite. J'ai montré dans la revue Traction avant n°50 de juin 2001 que les auteurs n'avaient pas compris l'importance de ces vibrations : le faisceau d'éclairage instable risquait d'éblouir sur routes. Le Quai de Javel propose aux Mines pour la série, l'adjonction d'un renfort entre l'aile et le support de pare chocs et se fend du bleu d'usine vu au-dessus. C'est toute l'importance de ce schéma !
Alain Lassalle a redessiné l'assemblage des ailes avant.
Dessin d'assemblage de l'aile avant comprenant aile 1, aile intermédiaire 2, joue d'aile sur jambonneau, renfort sous l'aile (manque ici le renfort sur pare-choc). © 2010-2015
En reprenant les photos d'époque de la 22, j'ai montré que l'on pouvait dater certaines photos prises avant ou après cette transformation :
A gauche le roadster exposé au salon de l'Automobile (début 10/34) : pas de renfort, support classique de pare choc type 11CV.
A droite la limousine dans la cour de l'usine (courant 10/34) : renfort d'aile boulonné selon modification demandée.
On peut dire qu'après le 13 octobre 1934, date du plan, toutes les 22 seront modifiées.
Connaissant bien l'intelligence de la logique Citroën, il me restait à examiner une 15/6. Comme toutes les problématiques Citroën m'accompagnent en permanence, au cours de ma promenade à Rétromobile 2015, je me suis glissé sous les jupes du roadster 15/6 rouge à vendre et connu des citroënistes depuis 1975. J'y ai découvert avec connivence un renfort de fixation identique à la 22. Ce renfort n'a pas été retrouvé sur les deux autres roadsters 15/6 (vert et beige) information confirmée par le carrossier qui les a reçus dans son atelier.
Autres projecteurs encastrés chez Citroën :
Le thème du phare encastré ne fut pas une étude isolée. Citroën testait tout. Témoin, cette photo que l'on peut dater de l'été 1934 présente une 7C munie de phares incorporés dans les ailes. Réalisation d'usine ? Accessoiriste venu faire une présentation ? L'immatriculation fait partie de celle de l'usine.
Un accessoiriste est bien connu (parmi d'autres) avec une voiture survivante.
Montages d'autres marques :
Je vous présente d'autres modèles ayant comporté des phares encastrés après la sortie de la 22 (liste non exhaustive) :
La Panhard Dynamic 1936
L'enjoliveur de phare se rabat pour permettre un réglage en 2 points. La grille en zamak est d'une fragilité déprimante pour un collectionneur.
La Skoda Popular Sport de 1937 :
La grille de phare se détache en 1 et se soulève en 2 pour accéder au phare et à son ampoule. Le mécanisme de réglage n'est pas visible.
La Renault Viva Grand Sport 1938
D'autres montages Citroën :
L'autocar Mignal.
Les carrossiers ont l'habitude de réemployer des pièces détachées d'autres véhicules pour leur réalisation. De façon certaine, cet autocar reprend l'intégralité du mécanisme de phares de la 22 : verre et enjoliveur amovibles sur optique en 220mm. Une étude de la hauteur réglementaire de faisceau sur poids lourds permettrait de vérifier la légitimité d'un tel montage. Mais pourquoi en douterait-on ? Voici à peu près tout ce qu'on peut dire sur cet autocar par ailleurs de type classique Citroën. Après le renvoi aux oubliettes de la 22 (lire ici), tout n'a pas été jeté ! Ce qui serait étonnant dans une société commerciale comme Citroën.
Concernant ce mécanisme de phares : a t-il été extrait d'une voiture reconditionnée, a-t-il été extrait d'un petit stock, a t-il (le plus étrange) un rapport avec les autos de M. Schwab (voir ci-dessous, pour ma part je pense à un autre lot) ? Des témoignages sérieux et manquants auraient permis d'y répondre.
Quant au V8, on peut imaginer, même si cela reste un hypothèse, que viable il aurait pu être réemployé dans un utilitaire moyen, la rationalisation de la production dès 1935 montrant un réemploi des moteurs de Tractions dans des utilitaires Rosalie, emploi qui aurait rentabilisé sa production. Nul ne peut l'affirmer ou l'infirmer puisque ce moteur n'a jamais été produit en série...
Les péripéties du roadster Schwab :
Les auteurs* relatent l'histoire d'un cabriolet 7S blanc sellerie cuir rouge immatriculé xxxxQU3 acheté par M. Schwab, lequel accidenté se voit affublé d'ailes de 22 aménagées. M. Schwab revend cette voiture mais conserve les ailes qui seront montées sur la berline 11BL de sa mère (4238 PF8). Cette berline est revendue à M. Pillot retrouvé par les auteurs. Ce dernier a un accident qui froisse l'aile avant droite de la voiture brisant le verre (la pièce la plus importante). Que devient cette berline ? Mystère. Mais Lucien Loreille récupère un enjoliveur de phare chez le carrossier Rozier de la rue Sully Lyon 6ème. Et l'on retrouve M Schwab avec un roadster post mai 1936 7637 KF3 (dont une photo est publiée à l'envers*). Les auteurs lient ces trois voitures un peu légèrement.
La voiture ci-dessus comporte bien un jeu de phares de 22 dont on aurait conservé les cimiers d'ailes supérieurs, le galbe des dômes spécifiques en supprimant simplement la grille de klaxon et l'embouti en creux de liaison avec le jonc intermédiaire. Comment retrouverait-on ces pièces à la fois sur une Berline 11BL et sur un autre roadster que celui dont elle hérite ? Deux hypothèses : ou bien M. Schwab a bénéficié d'un 2ème jeu d'ailes de 22 ou bien les pièces accidentées de la berline lui ont été restituées pour refaire les ailes avant de son nouveau cabriolet. Mais cela, l'ouvrage ne le dit pas...
Epilogue :
Pour finir, il vaut mieux éviter d'écrire qu'une pièce rarissime ne sera jamais à vendre (cf. page 153*). En effet il aura fallu attendre 25 petites années pour que cet enjoliveur "à l'abri des assauts du temps et des hommes" change de mains le 10 novembre 2019 en trois enchères pour le prix somme toute dérisoire de 4500€ hors frais.
Vous voulez en savoir plus sur la 22 ? C'est ici (cliquez)
© 2015 Jérome COLLIGNON
* La 22, enquête sur une mystérieuse Citroën par MM. Hervé Laronde et Fabien Sabatès éditions Rétroviseur 1994
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