Le blog de Jérome COLLIGNON

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2013/05/26 : Sortie en Traction et en autorail Picasso

C’est en dégustant une tranche de pâté croute aux olives accompagné d’un verre de Chinon que je me dis que la France est belle, tout en me remémorant cette journée passée à l’invitation de la section Champagne de la Traction Universelle.

 

Outre un voyage en Traction avec l’ami Eric, avec lequel nous avons devisé du monde Traction et trouvé de nouvelles connexions (le monde est définitivement petit), nous avons, une fois n’est pas coutume, pris… le train.

 

Je suppose que tout tractionniste est toujours un peu passionné de rail en tant que témoin patrimonial de notre beau pays et il se trouve qu’une association fait revivre 4 exemplaires sur les 37 survivants des 251 construits du célèbre Picasso série X3800 mis en service au début des années cinquante. Celui-ci nous a emmenés d’Attigny à Monthois (Ardennes) au cours de la journée du 26 mai sur une voie déclassée de la SNCF (une seule voie, l’autre étant supprimée).

 

     
Les passionnés aiment le beau...

D’habitude je trouve stérile le compte rendu d’une sortie et beaucoup plus intéressant de la vivre mais là… je ne peux résister au plaisir de vous faire partager ce moment.

 


Tractions et Picassos se marient bien. Un Robri, c'est bien mais un écusson c'est mieux.

Au son du doug-doug-doug du V12 Diesel Saurer BZDS 320ch à courroies et vilebrequin sur roulements à billes, nous nous asseyons sur les banquettes en skaï fauve de la motrice 30+32 places des secondes classes (la 1ère classe en velours fait 20 places). La clef carrée tourne deux fois dans le contacteur : attention à la fermeture manuelle des portes. L’engin crème et rouge s’ébranle puis vient le temps du passage de la seconde vitesse pour une allure de croisière de 40-50km/h. Nous avons entassé pique-nique, tables, pour une véritable aventure mobile. Au panneau S, c’est siffler. Le Picasso fait entendre son caractéristique tonitruant pidouuuupîp. Au Z, c’est zone de ralentissement et au R, c’est reprise de puissance – il n’en manque pas, pouvant atteindre 120km/h en 4ème. Panneau PN : passage à niveau qu’il soit à pédale automatique sur voie ou se déclenchant par radio portative embarquée.

 

     

   

     
La seule solution pour des pièces de rechange ? Acheter un train.

Soudain c’est le drame : fortes explosions sur la voie et fumées âcres. Flottement, inquiétude. Aurait-on coulé un joint de culasse ? Non, il s’agit d’un exercice de signalisation surprise destiné à vérifier la réactivité du conducteur et son réflexe à appeler le poste le plus proche. La procédure SNCF est parfaitement respectée, nous repartons. Coup de trompe et arrêt : les pluies diluviennes récentes ont provoqué un éboulement et le déracinement d’un arbre qui s’est couché sur la voie. Va-t-on rester bloqué en rase campagne ? Non car les bénévoles du CFTSA ont prévu une tronçonneuse. Tout le monde descend pour aider à déblayer le passage. L’homme est au service de la machine. Les échanges de commentaires sont éloquents : on marche bien, elle a freiné un peu tôt, déploie le marchepied, suit les consignes de sécurité. Troisième arrêt intempestif : un faisan s’est posé sur les rails. Faisans et paons sont des animaux stupides qui ne sont pas faciles à déloger, me dit-on. De même le ballast est en principe interdit aux véhicules de tourisme mais il se trouve toujours une camionnette stationnée trop près. On siffle plusieurs fois.

 

     
Premier obstacle débité à la serpette. Le second, plus préoccupant est attaqué avec le matériel adéquat. A droite, on immortalise avec l'ami Jean Michel.

 

Arrêt déjeuner : le Picasso se transforme en Orient Express, chacun partageant champagne, crudités, quiche lorraine, vin rouge, couverts, déambulant d’un compartiment à l’autre. Le personnel roulant, par discrétion, mange à part. Il faut dire qu’il s’agit d’un transport privé, la TU ayant affrété ce train pour elle seule.

 

Avant dernier arrêt en rase campagne avant de repartir dans l’autre sens : le monument commémoratif du lieu où Roland Garros s’est fait descendre à bord de son avion en octobre 1918. Allez va, les ailes ne sont pas loin du rail. On évoque bien sûr Lindbergh et André Citroën.

 

   
Balade touristique, culturelle et champêtre.

 

Le mécano inverse les feux de signalisation en ôtant l’opercule rouge glissé devant les phares Marchal et en les repositionnant à l’autre bout. Les voyageurs qui avaient choisi la mauvaise place se retrouvent aux premières loges. Terminus : tout le monde descend ! Je pose mon stylo.

 

     
Boulons, rondelles et optiques Marchal me rappellent furieusement quelque chose...  L'ancienne gare et le dépôt. Au fond l'autorail des 1ères classes.

Merci à tous les passionnés qui font revivre ce matériel ancien !

 

A bientôt !

 

Pour une journée réussie, c'est ici : https://www.cftsa08.fr/

 

Ajout du 01/06/13 :

Ecole de conduite année 1984 :

http://www.youtube.com/watch?v=0-amsW4SrYs

Ecole de conduite d'époque :

http://www.youtube.com/watch?v=maS_0g01Sfw

 



26/05/2013
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